Les allégories de la mort dans Les Fleurs du Mal
La mort est d'abord présente, de manière grotesque, sous la forme du cadavre grouillant de vers et exhibant l'atrocité de sa décrépitude ou sous l'apparence de squelettes hideux. En effet Le cadavre est une des figures les plus caractéristiques et récurrentes des Fleurs du Mal. On le retrouve dans de nombreux poème (et pas seulement dans la partie intitulée « La mort ») :
• Danse macabre (97) (vers 20) « Tu réponds, grand squelette, à mon goût le plus cher » ;
• « Une charogne » (29), Au détour d'un sentier une charogne infâme
• « Une gravure fantastique » (71), « Ce spectre singulier n'a pour toute toilette,/Grotesquement campé sur son front de squelette,/Qu'un diadème affreux sentant le carnaval. »
• « Le Mort joyeux » (72), À saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
• tels « Le Squelette laboureur » (94), Des Écorchés et des Squelettes.
• « Une martyre » (110) Un cadavre sans tête épanche, comme un fleuve,
• « Un voyage à Cythère » (116).
Cette figure se rencontre dans de nombreux poèmes, « Danse macabre »
(97),
De plus, toutes ces allégories* sont excessives, outrées, délibérément horribles, grotesquement atroces. Encore faut-il d'abord préciser que cette figure du cadavre effrayant était très en vogue dans la poésie des années 1850. À l'origine de cette mode, on trouve Théophile Gautier, dont le recueil La Comédie de la mort, paru en 1838, décrit de telles visions.
Or dans Les Fleurs du Mal, toutes ces allégories* juxtaposent une foule de détails affreusement réalistes. Ainsi, dans « Un voyage à Cythère » (116), rien n'est épargné au lecteur :
Les intestins pesants lui coulaient sur les cuisses. (v. 33)
C'est l'accumulation de ces précisions qui conduit l'allégorie* vers le grotesque*. Dans ce poème, cette vision de la charogne fait de la modernité le lieu